LA VRAIE HISTOIRE DU
U-47

 

 

 

GUNTHER PRIEN

Prien fit ses premières armes à bord de l'U-26 (type 1-A) puis le 17 décembre 1938 il prit le commandement de l'U-47, un bâtiment de type VII B avec le grade de K. L. Le 14 octobre 1939, durant la nuit, l'U-47 pénètre à l'intérieur de la base britannique de Scapa Flow dans les îles Orcades et surprend à quai le cuirassé Royal Oak qui est envoyé par le fond.

Prien va ensuite s'illustrer avec son équipage au cours de nombreuses missions en Atlantique jusqu'à la campagne de Norvège.

Cet épisode laissera à Prien et aux autres commandants de U-Boote engagés dans l'opération un souvenir amer. En effet, de nombreux bâtiments franco-britanniques échappèrent aux torpilles allemandes qui s'avérèrent défectueuses au niveau de lu mise à feu.

Le 8 mars 1941, au cours de l'attaque du convoi OB 203, l’U-47 est coulé avec les 45 membres de son équipage par le destroyer britannique HMS Wolverine.

Prien disparaissait à 33 ans avec le grade de Korvetten Kopitän, il avait coulé 31 navires pour un total de 192 102 tonnes.

 

 

L’U47 dans le port de Kiel le 24 octobre 1939 10 jours après le raid sur scapa flow.
Le Korvetten Kapitän Prien se tient en haut de la baignoire sur la gauche.

 

 

 

 

L’u47 quitte le port de saint nazaire en janvier 1941 pour effectuer une nouvelle mission de combat.

Prien et son équipage n’ont plus que 2 mois a vivre avant leur rendez vous tragique avec

le destroyer britannique HMS Wolverine à l’ouest de l’Irlande.

Le korvetten kapitän Prien se tient en haut à droite.

 

 

 

2 vu de la baignoire emplacement situé à la partie haute ou s’installe l’officier de quart et les veilleurs lorsque le sous-marin navigue en surface.
Appelé ainsi sur les sous-marin ancien car les veilleurs y prenaient d’abondants paquets de mer par gros temps.

 

Le U-47 ENTRE A SCAPA FLOW

Tout ce qui tient à Günther PRIEN, le héros de SCAPA FLOW, est entouré du plus grand mystère. Le forcement de la grande base britannique, la destruction du cuirassé Royal Oak, ont sans doute enflammé les imaginations. Prien a péri en mer le 7 ou 8 mars 1941, lorsque son U-47 a été coulé par l'escorteur britannique Wolverine, pendant l'attaque du convoi OB 293. Mais de très nombreux témoins ont affirmé l'avoir vu dans un camp de prisonniers, puis en Allemagne, après la fin de la guerre. Tout cela tient de l'affabulation, mais ce n'est sans doute pas un hasard : Prien est le premier as des U-Boote en 1939, celui qui, par un coup d'éclat, a montré qu'un petit sous-marin pouvait faire trembler la Royal Navy. On comprend que l'Allemagne n'ait pas voulu perdre un tel symbole, même après sa disparition.

Cela dit, ce mystère qui tient du mauvais roman est moins intéressant que celui de la nuit

du 13 au 14 octobre 1939 à Scapa Flow.

 

Le second observe la surface à partir du périscope d’attaque.

 

L'U-47 dans Scapa Flow

L'opération sous-marine contre la HOME Fleet à Scapa Flow, qui nous intéresse ici car elle concerne le gros des forces britanniques pouvant intervenir dans l'Atlantique, même si la scène se déroule en mer du Nord, a été montée avec le plus grand soin par l'amiral Doenitz lui-même. Son but est simple : introduire un sous-marin dans une rade anglaise très bien protégée, y torpiller les plus grande navires de guerre présents, puis s'échapper. Les conséquences, en cas de succès seront nombreuses : psychologiquement, ce sera un point important marqué par les UBoote, qui rejaillira non seulement sur la réputation de la Kriegsmarine, mais aussi sur celle de l'Allemagne. En outre, cela forcera les Britanniques à abandonner momentanément leur meilleure base, au profit d'autres mouillages moins sûrs et minés par les Allemands. Nous en parlerons plus loin. Avant le début de l'opération des reconnaissances aériennes sont effectuées audessus de Scapa Flow, tandis que Doenitz et Prien étudient attentivement les cartes et les courants. L'heure de l'attaque doit tenir compte de la marée et donc des courants, car ceux-ci sont importants en raison des nombreuses Iles et Ilots qui forment l'archipel des Orcades.

Les reconnaissances de la Luftwaffe permettent de choisir par quel chenal le sous-marin pénétrera à l'intérieur de la base. L'entrée principale, trop bien gardée, n'est évidemment pas envisageable. En revanche, il existe de petits passages entre les Iles, les sounds, qui ont été plus ou moins obstrués par les Britanniques avec des épaves, mais qui sont franchissables à marée haute. C'est finalement le Kirk Sound qui est choisi.

Laissons maintenant la parole à Günther Prien lui-même car, s'il n'a pas eu le temps d'écrire ses mémoires, son journal de bord lui a survécu .

 


L’avant vue de profil


L’avant vue de dessus


L’arrière vue de dessus L’arrière


L’arrière vue de profil

 

13/10/39 C'est une nuit féerique. A terre, tout est sombre, mais l'aurore boréale scintille très haut dans le ciel, de sorte que la baie, entourée par des montagnes assez hautes, est éclairée directement par en haut. les bateaux coulés dans le Sound prennent l'aspect fantomatique de coulisses de théâtre. Je suis récompensé d'avoir longuement étudié la carte, car la pénétration s'effectue à une vitesse incroyable. Entre-temps, j'ai décidé de passer les épaves par le nord. Gouvernant au 270, je dépasse la goélette à deux mats qui gît au 315 ; espace plus que suffisant. La minute d'après, le courant nous fait abattre sur la droite. Simultanément, j'aperçois la chaîne du bloqueur nord à 45 degrés de l'avant. Stoppé le moteur de bâbord, moteur tribord en avant lente, barre toute à gauche. Nous touchons légèrement le fond. L'arrière effleure la chaîne, le bâtiment se dégage, il est rejeté à gauche puis reprend sa route par des manœuvres rapides et difficiles mais nous sommes à Scapa flow.

 

La vraie la mitrailleuse


Le canon arrière

 

14/10/39. OOh27 La clarté est écœurante. Toute la baie est éclairée. Rien au sud de Cava. J'avance plus loin. A gauche, je reconnais le garde-côte Hoxa Sound auquel le sous-marin se présente comme cible dans les quelques minutes suivantes. Dans ce cas, tout serait perdu. Pour le moment, aucun navire n'est aperçu au sud de Cava malgré l'excellente visibilité. Je prends donc mes décisions.

00h55 Il n 'y a pas de navires au sud de Cava ; avant de tout miser sur un succès il faut prendre toutes les précautions possibles. En conséquence, nous virons sur la gauche. Nous remontons vers le nord en suivant la côte. Deux cuirassés sont au mouillage ; des destroyers plus loin vers la terre. Pas de croiseurs en vue. Je vais donc attaquer les grosses bailles. Distance : 3000 mètres ; fond estimé : 7,5 mètres. Mise à feu par percussion.

 

La chambre des torpilles

 

01h16 ( ?OOh59) Une torpille lancée sur le bâtiment nord, deux sur celui du sud. Après trois bonnes minutes et demie, une torpille explose sur le bâtiment nord ; les deux autres ne donnent rien.

Demi -tour.

 


Le poste avant


La chambre des machines

 

01h21 ( ?O1h23)Torpille lancée par l 'arrière ; à l 'avant, deux tubes sont rechargés ; trois torpilles lancées de l'avant. Au bout de trois minutes de tension, détonations sur le navire le plus rapproché. Forte explosion, grondements et roulements. Puis des gerbes d’eau suivies de colonnes de flammes, des éclats volent en l'air. le port s’anime. Des destroyers éclairent, des signaux s'échangent de tous cotés, à terre, à 200 mètres de moi, on entend vrombir des voitures.

Un cuirassé a été coulé, un autre endommagé et trois autres torpilles ont été perdues.

Tous les tubes sont vides. Je décide de me retirer parce que : 1° Je ne peux pas attaquer au périscope, en plongée (voir expérience à l'entrée). 2° par une nuit aussi claire je ne peux manœuvrer en surface, par mer calme, sans être repéré. 3° Je dois supposer que j'ai été vu par le chauffeur d'une voiture qui a stoppé à ma hauteur, a fait demi tour, puis foncé à toute vitesse vers Scapa.
4° Je ne peux pas remonter plus au nord parce que là, cachés à ma vue, se trouvent les destroyers qui étaient auparavant faiblement discernables.

 


Le poste arrière

  

O1h28 nous nous retirons avec les moteurs à toute puissance.

Tout est très simple jusqu'au moment où nous atteignons Skyldaenoy Point. Là, nous avons des ennuis. C'est marée basse, nous avons le courant contre nous. J’essaie de m’échapper en réduisant le régime des moteurs : en avant lente et très lente. Je dois franchir le passage au sud à cause de la profondeur de l'eau. Les choses redeviennent difficiles. Cap : 058, en avant lente vitesse 10 nœuds Je n'avance pas ; en augmentant le régime des moteurs, je double le bloqueur du sud avec un espace extrêmement juste. L'homme de barre s'en tire magnifiquement. les deux moteurs en avant toute, finalement 314 de puissance, puis de nouveau en avant toute. Nous dépassons les bloqueur une jetée droit devant ! La barre toute et, à 02h15 nous nous retrouvons dehors. Dommage d'en avoir coulé qu'un, je pense que les torpilles ont manqué à cause d'erreurs d'estimation de la route, de la vitesse et de la dérive. Un raté au tube 4. L'équipage s'est comporté d'une façon splendide durant toute l'opération".

Dés le 14 octobre, à 11 heures, la BBC annonce que le cuirassé Royal Oak a été coulé à Scapa Flow, probablement par un sous-marin. Le 17, Prien arrive à Wilhemshaven et rend compte à Doenitz en ces termes: "Ai pu entrer et sortir par le Holm Sound, non sans de très grosses difficultés. Très peu de place entre les bateaux coulés, ressac très fort, 10 nœuds de courant sur le nez à la sortie. Pas de surveillance devant la Holm Sound. Repulse et Royal Oak seuls présents à Scapa. A la première présentation, un coup au but à l'avant du Repulse. A la seconde, peu après, trois coups au but sur le Royal Oak. Le cuirassé vole en l’air en quelques secondes. Manœuvre aussitôt pour sortir. Après avoir franchit le Holm Sound, observé des recherches très actives sur la rade de Scapa, avec lancement de grenades sous-marines. Très forte aurore boréale, montant jusqu'au zénith, jetant une clarté fort gênante ."

Chacun aura compris à la lecture du journal de bord de Prien et de son rapport à Doenitz que l’U-47 a manoeuvré uniquement en surface lors de son attaque, ce qui prouve le sang froid, car la clarté

D’une aurore boréale est plus grande que celle de la pleine lune.

 

 

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